Bonjour à tous ! Je vous retrouve aujourd’hui avec un article qui me tient particulièrement à cœur. Depuis quelques temps, l’envie de poser des mots sur mon parcours me titille de plus en plus. D’ailleurs, vous pouvez en apprendre davantage avec mon premier article sur le sujet en cliquant ici. J’y raconte comment je suis parvenue à l’édition, un rêve que je croyais irréalisable mais auquel je me suis toujours accrochée. Dans ce billet-ci, j’ai décidé de vous dévoiler mes plus grosses erreurs de débutante en écriture depuis que j’ai pris la plume pour la première fois. Comme certain(e)s le savent, j’écris depuis plus de 8 ans déjà et je ne compte pas arrêter de sitôt. Au cours de ces dernières années, j’ai fait le point sur mon apprentissage et mon évolution dans l’écriture, autant l’aspect du fond que celui de la forme. Autant vous dire que je grince des dents lorsque je remarque toutes les bourdes effectuées durant ce long cheminement. Néanmoins, on dit toujours qu’il faut tomber pour mieux se relever. On apprend de ses erreurs. Voici une liste de mes plus grosses bêtises en écriture ! Elles ne sont pas toutes présentes, il est probable que j’en ai oublié certaines… De votre côté, n’hésitez pas à me dévoiler vos pires bourdes d’écriture par commentaire ! Je serais curieuse de les connaître. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx 1. Débuter l’écriture par une saga Je sais. Ce conseil ne plaît pas à tout le monde. Il ne m’avait jamais plu jusqu’à maintenant. Je le balayais souvent d’un geste de la main, en levant mes yeux au ciel, les épaules haussées avec un agacement non dissimulé. Pourtant, c’est vrai. Débuter l’écriture par une saga a été une énorme erreur dans mon parcours d’autrice. Beaucoup d’entre vous le savent, mais avant tous ces projets qui voient le jour actuellement, il y avait Saphilirs. À la base, c’était une duologie. Puis une trilogie. Et ça alternait entre les deux. Je ne savais pas ce que je souhaitais. De fin 2015 à fin 2016, j’écrivais un premier tome de presque 100.000 mots. Puis, j’ai débuté la suite avant de m’interrompre. Pourquoi cela ? Parce qu’au final, ce premier opus ne me plaisait pas. Grâce à des critiques bienveillantes de personnes expérimentées, j’ai décidé de prendre de la distance avec ce texte. Je l’ai rangé des années et, il y a peu, j’ai pris conscience de mon erreur : débuter l’écriture par une saga m’a desservie. Déjà, parce que je me lançais dans un univers que je ne connaissais pas à l’époque (l’heroic-fantasy young adult) puisque je suivais mon instinct, sans même un véritable plan d’élaboré. Mais aussi car, à mes débuts, ma plume ne cessait d’évoluer de semaines en semaines. Plus j’écrivais, plus des changements s’opéraient. Et c’est pareil encore sur certains écrits à l’heure actuelle ! Diviser cette histoire était une grossière erreur, alors qu’un gros one-shot harmonieux suffirait à narrer l’histoire que je veux vraiment, tant qu’elle est un tant soit peu retravaillée comme il se doit. De plus, c’est le premier roman que j’ai écrit alors que les deux premiers que j’ai signés s’avéraient être… des one-shots ! Plus aboutis et davantage travaillés, ils approchaient plus de ma vision de l’écriture et ne traînaient pas derrière eux certains stigmates de jeunesse trop stéréotypés, contrairement à Saphilirs. Malgré mon désir profond de briser des codes, c’est tout le contraire qui s’est passé. Je m’en suis mordu les doigts... Cependant, c’est en rangeant ce premier texte que je me suis focalisée sur d’autres projets qui, à la base, étaient de grosses sagas – je n’avais décidément pas appris de mon erreur – repensées à présent en de très courtes séries. Je pense notamment à La Chasse aux Cristaux qui passe de six tomes imaginaires prévus à une duologie (info confirmée officiellement). Aussi, je vois tous mes projets en one-shots, non plus en sagas, soucieuse d’approfondir au maximum sur peu de pages plutôt que d’étaler sur de longues séries. Bref, vous l’aurez compris : débuter par une saga est une énorme erreur. Toutefois, je ne considère pas le temps passé sur Saphilirs comme perdu car il m’a permis d’en arriver là où j’en suis désormais. 2. Écrire dans un genre inconnu Pour dissiper tout malentendu, je ne dis pas qu’il ne faut pas expérimenter, tenter d’en apprendre sur de nouveaux genres, s’essayer à des thématiques spécifiques. Au contraire, il s’agit d’un exercice enrichissant et instructif, mais il n’est pas au niveau d’une personne qui débute l’écriture. J’en ai fait les frais en souhaitant écrire de l’heroic fantasy alors que je n’en lisais pas du tout, principalement férue de fantastique et de science-fiction. Je ne me rendais pas compte à quel point il était important de lire dans le genre que l’on écrit. C’est quand j’ai lu d’autres ouvrages de fantasy (et de ses sous-genres) que j’ai pu prendre conscience des failles qu’il restait dans Saphilirs, ou encore La Chasse aux Cristaux – même si, pour ce dernier, elles étaient moins dramatiques. Bien entendu, en écrivant mon premier roman, je me renseignais. Je passais des heures à effectuer des recherches, à réfléchir sur mes descriptions et sur la mythologie de l’univers que j’avais créé. Néanmoins, je ne réfléchissais pas de la bonne manière, j’utilisais très mal les outils que j’avais à ma disposition, tout simplement parce que je connaissais mal la fantasy. J’ai tenté d’écrire en ayant une idée de ce que c’était, sans même avoir tenté d’absorber l’essence de ce genre. Je n’explorais pas assez la richesse de mon univers, je n’approfondissais pas assez la densité que cela pouvait amener. Par exemple, je n’ai créé aucun background, l’histoire que j’écrivais me suffisait. Or, ça ne devrait pas être le cas. En tant qu’auteur, quand on plonge dans un univers créé de toutes pièces, on se doit de le connaître par cœur, de bout en bout, même ce qui n’apparaît pas aux yeux des lecteurs. Il faut voit cela comme un iceberg. Vos lecteurs n’apercevront que le haut du glacier, ce que vous acceptez de leur montrer, mais n’oubliez pas les deux-tiers du bloc immergé dans l’eau. Ce sont eux les plus importants. Ils font tenir votre récit et vos personnages debout. Et pour exploiter cette partie cachée, il faut bien connaître le genre dans lequel on écrit. Au début, on se cherche beaucoup. Tous les aspects y passent : le style, l’intrigue, les personnages (caractères et physiques), les messages que font passer le roman, etc. Or, si déjà commencer l’écriture est difficile, vaut mieux partir sur un genre que vous avez déjà bien lu et sur lequel vous y connaissez un rayon, vous ne trouvez pas ? 3. Confondre lecture et écriture Ce point doit vous paraître étrange. Je vais essayer d’être la plus claire possible dans mes explications. Grosso modo, si vous êtes un auteur qui lit aussi, vous avez certainement déjà dû vous demander « Oh, c’est bien écrit ce passage ! Cet auteur associe mieux les mots que moi pour raconter cette scène », à défaut de vous dire le contraire « Mouais, je ne l’aurais pas écrit comme ça, moi ». Je sais que c’est difficile, mais il est impératif de ne pas tomber dans ce genre de réflexion sur chacune de vos lectures. Sinon, on entre dans la spirale infernale de la comparaison, laquelle n’apporte jamais rien de positif parce que, dans un cas comme dans l’autre, on finit frustré. Frustré de ne pas trouver de lecture plaisante (à force de vouloir réécrire tous les romans qui passent) ou frustré de ne pas écrire « aussi bien » qu’une autre personne. Souvent, ce sentiment accompagne le fameux syndrome de l’imposteur, alias le pire cauchemar des auteurs. Il ne faut pas le laisser prendre le pas, sinon il dévore sans états d’âme, que cela soit votre passion de la lecture ou celle de l’écriture. Pas facile de dissocier les deux, surtout quand on les aime de la même manière, j’en conviens. Cet apprentissage peut prendre des années, mais il est nécessaire de se remettre en question sur le sujet pour pouvoir évoluer sans se rabaisser et lire sans rabaisser les autres. Attention, je ne dis pas que vous devez être tout public et aimer tout ce que vous lisez, loin de là. Vous avez le droit d’être sélectifs. Ceci dit, n’oubliez pas qu’il existe une énorme différence entre ça et la comparaison. À long terme, cela peut devenir nocif. D’ailleurs, c’est à cause de ce genre de comparaison que je me suis perdue en chemin lorsque j’ai écrit Saphilirs. Au fond de moi, je ne me sentais pas à l’aise avec le « je ». Seulement, j’avais besoin d’écrire un texte teinté de la même empreinte que ceux que je lisais le plus à l’époque. Soit, de la dystopie narrée à la première personne au présent. Je ne dis pas que ça se marie mal avec de la fantasy, néanmoins ce mélange n’a pas du tout été positif pour mon texte. À l’heure actuelle, je me sens plus à l’aise avec une narration à la troisième personne au passé, donc je ne me pose plus de question à ce sujet-là. Et, surtout, même si je me compare encore parfois malgré moi, je tente d’en prendre conscience pour me pousser à arrêter et ainsi évoluer avec mon propre style, mes idées, mon univers. C’est un peu cliché dit comme ça, mais la personnalité d’un auteur fait son livre. Quoi que l’on en dise, les deux restent indissociables. Un auteur se cherche, se trouve, tout comme il tente de le faire avec son style. L’écriture d’un roman s’apparente très souvent à une quête initiatique, autant pour l’écrivain que pour son œuvre. 4. L’absence d’organisation J’imagine que vous devez connaître la question que l’on se pose souvent dans la communauté littéraire et écrivaine : plutôt jardinier ou architecte ? Pour ma part, je me suis toujours considérée jarditecte, petite contraction entre les deux, car j’avais l’art de partir en freestyle alors que j’avais une ligne conductrice en tête. Mais où se trouve mon erreur, me demanderez-vous ? La voici : l’absence d’organisation. Que l’on soit jardinier ou architecte, le véritable souci réside là-dedans. Si on est incapable de s’organiser, alors on ne va pas bien loin. Je ne parle pas forcément de plans détaillés, de chapitres résumés de A à Z avec ce qui s’y passe, etc. Ici, j’évoque surtout l’organisation dans sa propre écriture. Je m’explique en prenant, encore une fois, mon tout premier roman comme point de repère. Quand j’ai débuté Saphilirs, j’avais un document avec quelques notes légères sur l’univers, les personnages et plus ou moins ce qui s’y déroulait. Plus ou moins, hein. Pour ne pas dire presque rien. Tout était dans ma tête. Vous voyez, dans ces moments-là, on se dit que c’est cool, tout est dans notre cerveau, on écrit, on relit, on écrit, on relit, puis,oh ! Une autre idée de projet, puis une deuxième, puis une troisième. Ah ! On écrit d’autres romans à côté, avant de revenir sur le premier. Et là… énorme douche froide. Pourquoi on ne se souvient plus de rien tout à coup ? Après une pause de plusieurs semaines, on oublie. Même une pause de quelques jours peut suffire ! D’où l’importance de l’organisation dans l’écriture. Vous avez envie d’écrire un roman sans élaborer de plan et de synopsis détaillés ? Ce n’est pas un souci ! Mais si vous voulez vous montrer efficace, prenez des notes durant l’écriture de votre récit. C’est hyper important. Je regrette amèrement de ne pas l’avoir fait sur les projets que je qualifie de « roman freestyle ». Attention, je ne dis pas que cela rend un texte mauvais, insipide ou quoi que ce soit. Mais, en termes d’efficacité, je trouve qu’on y gagne davantage à compléter nos informations au cours de la rédaction si on n’a pas forcément envie de tenir un plan. Quand je compare mon organisation d’avant, de maintenant et de ce que je souhaite pour l’avenir, je me rends compte du fossé présent entre ces trois époques différentes. Avant, j’avançais sans plan et sans beaucoup travailler en amont. Maintenant, je travaille énormément en amont, mais pas forcément avec un plan ou des informations à jour (notamment pour La Chasse aux Cristaux et Gardeuse d’oies et Royauté dépravée). Pour l’avenir, j’éprouve le besoin d’améliorer mon organisation et d’être plus méticuleuse dans la structure de mes idées, de mes textes, de mes intrigues. D’où l’importance de remettre en question sa façon de travailler au fil du temps, surtout quand on écrit depuis plusieurs années. C’est ce qui nous permet de nous hisser vers le haut, de faire grandir nos textes avec nous. Parce que oui, grandir, c’est aussi remettre en question son travail et la qualité de ce dernier pour pouvoir mieux l’appréhender. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Et voilà, j’arrête l’article ici ! Il pourrait être encore plus long, davantage développé, mais je pense avoir abordé les quatre principales (et grosses !) erreurs que j’ai commises durant mon parcours. J’espère que cette introspection vous a plu et vous parle un petit peu. Si ce n’est pas le cas, sachez que les erreurs sont innombrables et que nous ne commettons pas tous les mêmes. Aussi, une erreur pour moi n’en sera peut-être pas une pour vous – notamment le premier point qui divise beaucoup l’opinion générale. Certains auteurs peuvent réussir à débuter l’écriture avec une saga, il existe toujours des exceptions à certaines règles, mais ça ne veut pas dire qu’il ne s’agit pas là d’un énorme regret pour certaines personnes. Et vous, quelles sont vos grosses erreurs de débutant(e) ? Alicia Alvarez
10 Commentaires
Lyna
4/20/2020 05:37:14 am
Très bon article, je suis entièrement d’accord avec toi.
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4/20/2020 05:57:39 am
Merci pour ton retour, ça me touche ! ♥
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Lyna
4/20/2020 06:09:47 am
Merci ❤️
Ophelie
4/20/2020 06:00:58 am
Hello!
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4/20/2020 06:07:51 am
Hello !
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4/20/2020 09:26:23 am
C'est dingue, parce qu'au fond, j'aurais cité comme erreurs majeurs les quatre que tu viens de dire. ^^
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4/20/2020 11:09:51 am
Je suis ravie de voir que nous avons plus ou moins la même remise en question, à défaut d'avoir eu le même parcours. Nous sommes sur la même longueur d'ondes, c'est cool !
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Perosia
4/20/2020 11:36:37 am
Salut,
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4/20/2020 11:46:03 am
Hello !
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Perosia
4/20/2020 03:16:59 pm
Oups, je me suis mal expliquée. Je n'ai ecrit qu"une seule fanfic en 1er jet, juste pour tester, et ensuite je me suis lancée dans ma saga. Donc aucune connaissance dans l'écriture, et j'apprends avec la saga avec grand plaisir. Laisser un réponse. |
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