Vise toujours la lune, car dans le pire des cas, tu tomberas dans les étoiles. (Oscar Wilde)11/10/2019 — Racontez-nous votre plus grand rêve ! — Je souhaiterai écrire un livre ! — Oh c’est un beau projet, ça. — Oui ! Mais après ça, je souhaite plus que tout qu’il soit publié… — C’est un milieu difficile, tu sais ? — Oui, mais si je n’essaie pas, je le regretterai toute ma vie. Alors, je garde espoir. C’est la première fois que j’écris un article de ce genre. J’espère qu’il sera bien rédigé et qu’il vous en apprendra un peu plus sur mon parcours. Après moult réflexions, j’ai décidé de m’y mettre. Alors, voilà. Je me pose devant mon ordinateur pour vous écrire. Non pas un roman… mais tout autre chose. Aujourd’hui, je vous confie un pan de ma vie, de mes pensées, de tout ce qui a précédé la signature de mes deux premiers contrats d’édition en l’année 2019. Je voudrais vous raconter l’avant, ce moment infini où l’on oscille entre espoir et désillusion, où l’on désespère en s’accrochant aux miettes de notre ambition. Je vais vous raconter comment je suis parvenue au bout de mon rêve que je croyais irréalisable. Ma première inspiration : L.J. Smith Remontons à l’année 2011, celle où j’avais entre 12 et 13 ans. Certains le savent, d’autres non, mais il faut savoir que durant mon enfance, je n’ai jamais su me faire une place dans le milieu scolaire. Depuis toute petite, je n’avais connu que des rejets, des moqueries, des insultes… et même des coups. Après être passée par le dessin, j’ai découvert la lecture par le biais de la série à succès Journal d’un vampire de L.J. Smith, univers d’ailleurs adapté en série télévisée par la suite. J’avais déjà lu quelques romans, mais celui-ci m’a vraiment happé. J’ai dévoré chaque tome, ça me permettait de m’évader, de penser à autre chose. J’accrochais à fond à la plume de l’autrice. Et c’est elle qui m’a donné envie d’écrire. Je passais mes journées sur le bloc-notes de notre premier petit ordinateur portable, et quand je ne l’avais pas, je passais des heures à gratter le papier avec divers stylos. Je ne m’arrêtais plus. C’était une histoire d’anges et de démons, bourrée de clichés, avec une héroïne bien Mary-Sue, beaucoup trop cheatée et agaçante. Mais c’est là que tout a commencé. Et c’est à ce moment précis de ma vie que j’ai compris une chose : je voulais écrire un roman et je désirais plus que tout qu’il finisse publié. Mon premier roman terminé Un jour, notre premier PC a rendu l’âme. Je n’ai plus eu d’ordinateur pendant un sacré laps de temps. Je n’avais plus le courage d’écrire sur papier, ayant perdu la totalité de mon premier projet. J’appelle cette période « le deuil ». Lorsque j’ai reçu un nouvel ordinateur, j’aspirais à écrire un nouveau récit. Seulement, je ne trouvais rien de concret. J’allais de projets en projets, mes idées ne cassaient pas trois pattes à un canard et, surtout, j’étais incapable de me cantonner à un seul récit. Je m’éparpillais, perdais l’envie et la motivation très vite. Peu à peu, je sentais mon rêve disparaître tout doucement. Comment publier un texte lorsque l’on est incapable de le terminer de prime abord ? Un jour, de but en blanc, une idée a germé dans mon esprit quand j’étais en voiture. J’ai contacté une amie (Emma), et nous avons élaboré un univers à deux. C’était un roman de Heroic Fantasy, que j’ai fini par écrire toute seule de A à Z, même si Emma m’a aidé à deux-trois endroits lorsque j’avais un blocage. La rédaction a duré un an et trois mois, et je n’en serais jamais là où j’en suis aujourd’hui sans Laëtitia Danae, un nom qui vous dira peut-être quelque chose. Il s’agit d’une autrice publiée, pour le moment, chez SNAG Fiction et Plume Blanche. Même si nos chemins prennent des directions différentes à présent, Laëtitia a suivi ce premier roman, Saphilirs, et l’a bêta-lu dans son intégralité. Elle me l’a passé au peigne fin, a cru en moi, m’a soutenue, n’a cessé de me répéter que ce texte contenait du potentiel. Sincèrement, sans elle, j’aurais abandonné et j’en serai toujours au même point. Il est important, quand on écrit, de s’entourer d’une ou plusieurs personne(s) de confiance. Vous n’êtes pas obligés de les connaître avant (j’ai rencontré Laëtitia sur un groupe quand je cherchais quelqu’un pour lire le prologue et me donner un avis, elle s’est proposée directement !), mais c’est essentiel de pouvoir compter sur les gens. Si je peux vous donner un simple conseil, si vous écrivez : entourez-vous bien. Pas des gens qui vous complimenteront pour satisfaire votre ego, pas des amis qui ne sauront pas quoi dire, non. Il vous faut des personnes critiques et franches qui n’hésiteront pas à démolir votre texte pour que vous le reconstruisiez en mieux. C’est également comme cela que j’ai appris à accepter la critique, à me durcir davantage. Rien ne vous oblige à rester joyeux quand on vous démonte votre texte, mais ne laissez pas votre déception manger votre énergie et vous dégoûter de l’écriture. Servez-vous en comme d’une force pour faire de votre récit la plus étincelante des pierres précieuses. Je profite de cet article pour remercier Laëtitia Danae, sans qui je ne serais jamais devenue qui je suis et sans qui mon premier roman n’aurait jamais trouvé son point final. Et puis, c'est parti mon kiki Lorsque l’on termine un roman, plus rien de nous arrête. Dès lors que j’avais fini Saphilirs, des tas d’idées laissées de côté ont pu passer en priorité. Forcément, il m’a fallu faire des choix pour ne pas trop m’éparpiller, mais je savais que j’étais capable de terminer un livre. Si je peux en clôturer un, je n’avais aucune excuse pour ne pas mettre un point final sur les autres. C’est un sacré regain d’énergie, croyez-moi. Finissez un roman, et tout vous semblera à portée de mains. Plus vous écrirez, plus ça vous semblera moins difficile, moins inaccessible. Personnellement, j’ai profité de chaque nouveau texte pour expérimenter des choses, c’est-à-dire, sortir de ma zone de confort, employer d’autres techniques (de formats : lettres, journaux intimes), différentes manières de narrer (narrations multiples, solo, la première personne, la troisième personne), le passé comme le présent (afin de voir ce qui me convenait le mieux). L’écriture, au final, c’est également une quête de soi. Nous passons notre temps à nous approfondir, en plus de le faire avec nos personnages. Mais, surtout, nous sommes en constante recherche de notre style, de notre univers (pour que quand les gens pensent à votre univers, ils se disent « ah ça c’est cet auteur ! » et pas un autre), de nos valeurs (que voulons-nous faire passer comme messages dans nos textes ?). Je me suis rendu compte que je stagnais beaucoup sur mon deuxième texte à cause de toutes ces réflexions sur qui j’étais, qui je voulais être, ce que je voulais comme roman, comme héros, comme intrigues, etc. C’est là que Maria Amini est entrée dans ma vie – même si elle en faisait déjà partie, mais je parle d’une entrée dans ma vie d’écrivaine. Maria, c’est une autrice que j’avais lue en tant que lectrice et qui se dirige vers la profession de coaching dans la littérature. Il lui fallait un cobaye, il me fallait une Maria. Nous nous sommes associées, et grâce à son aide, ses remarques, ses analyses à chaud comme très complètes, j’ai énormément appris sur moi. Dès lors que certaines révélations se sont faites, de nombreux déblocages ont suivi en ce qui concernait l’écriture. En apprenant ainsi sur moi, je cernais un peu plus ce dont je voulais parler dans mes écrits et ce qui me plaisait vraiment dans cette passion que je voudrais transformer en métier. Quand j’ai terminé le premier tome de La Chasse aux Cristaux, mon deuxième récit, j’étais une toute autre personne. La grande aventure extraordinaire de la soumission de manuscrits Je ne vous en avais pas parlé précédemment, car je voulais attendre d’être dans cette partie. Avant d’écrire mon deuxième livre, sachez que j’ai tenté l’édition avec Saphilirs. Et cela a été mon premier refus. Un très beau, nappé de délicatesse, envoyé par une personne que j’estime beaucoup et qui tient une maison d’édition géniale. Des remarques positives et négatives, des pistes d’amélioration, tout y était ! Oui, mais voilà. J’ai quand même éclaté en sanglots en le recevant. N’ayez jamais honte d’être triste, de pleurer, c’est beaucoup mieux que de tout garder. Quelques années plus tard, ce texte est toujours dans mon ordinateur. Une réécriture est prévue. Il n’aura jamais vu le jour en l’état. Il a fallu me faire à l’idée que le premier roman, ce n’est jamais le joyau parfait que l’on tiendra dans ses mains (à moins de le bosser des années et des années comme le font certaines personnes, mais j’étais une gosse impatiente). Par après, d’autres refus ont suivi, pour d’autres textes. L’autre roman, des nouvelles, et compagnie. Je n’en ai pas eu beaucoup. En même temps, je n’envoyais pas non plus à des ME en masse, je n’avais pas assez confiance en moi. Cette période, où je continuais à poser les mots sur le papier en recevant des refus, je tenais à en parler. J’écris cet article pour cela. Il s’agit, selon moi, du pire moment pour un auteur en herbe désireux de se faire publier. On passe par toutes sortes d’états, d’émotions : « Allez, j’envoie ! », « OK il n’est pas si bien, au final, je vais le retravailler et le renvoyer à d’autres ! », « Mais peut-être qu’on le refuse parce qu’au final ce n’est pas un bon livre ? », « Je ferais peut-être mieux d’écrire autre chose, je ne pourrai jamais en faire quelque chose de bien… », « Il ne sera jamais publié… », « Qui en voudrait, sincèrement ? », « Je ne comprends pas pourquoi les gens l’aiment »… Je m’arrête là. Ça devient trop déprimant. Mais ce sont des pensées qui ont été présentes, qui ont eu un impact néfaste sur moi et qui continue à angoisser certains auteurs. C’est pour ça que je dis que cette période est la pire ! Parce qu’on tente sa chance, on envoie pendant l’ouverture des soumissions, puis le texte est refusé. Et à côté ? Presque tous les amis que l’on a signent leurs premiers contrats. Et ça déprime, et on broie du noir, tout en étant méga giga contents pour eux bien entendu. Au bout du compte, je me posais la question : « Est-ce que l’écriture est faite pour moi ? ». Ajoutez à cela un entourage pas toujours très encourageant, qui ne trouve rien de mieux que de vous enfoncer en vous rappelant que oui, vous n’êtes pas faits pour ça et qu’il est temps de penser à « réfléchir à un vrai travail ». Certains auteurs perdent confiance en eux pendant cette période, d’autres arrêtent complètement l’écriture. Quand je suis entrée dans cette phase noire, j’écrivais depuis 7-8 ans. Je commençais à perdre espoir. Déjà 7-8 ans que je disais « Je veux écrire un roman et le publier ! » et aucun aboutissement ne pointait le bout de son nez. Un jour, j’ai cliqué sur mon projet actuel… J’étais à deux doigts de le supprimer, alors qu’il était très avancé. Et puis… Vise toujours la lune, car dans le pire des cas, tu tomberas dans les étoiles Deux jours après ma tentative de suppression, j’ai reçu mon premier « oui », mon premier contrat, quelque chose de concret, de palpable. Je suis restée scotchée devant mon écran d’ordinateur, incapable de bouger. Une montée d’adrénaline, de frissons, de joie, de larmes. J’ai compris, à cet instant, que je venais d’atteindre mon rêve. Celui qui m’a fait tenir toute mon adolescence et le début de ma vie d’adulte. Celui pour lequel je me bats encore et pour lequel je compte me battre toute ma vie. Par la suite, un autre manuscrit a été accepté par Séma Éditions, une maison d’édition que je souhaitais intégrer depuis son ouverture (il y a 4 ans). Je n’aurais jamais cru arriver là où j’en suis actuellement. Réaliser mon rêve, entrer dans une maison d’édition que je croyais inaccessible… Je n’ai qu’un conseil à donner à ceux qui désespèrent et qui se demandent comment garder courage : Rêvez. Rêvez, et faites de vos rêves votre réalité. Alicia Alvarez
3 Commentaires
Jeanne
11/11/2019 12:36:58 pm
Articile qui respire la passion, la sincérité. La lecture de ce petit bout d'aventure nous redonne foi en notre motivation.
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Jeanne
11/11/2019 12:38:26 pm
Rêves* 😅
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5/3/2020 07:52:12 am
Ohhh merci pour ton retour, ça me fait plaisir ! ♥
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