Y a d’la cendre sur l’papier. À force de m’être embrasée pour voir le monde, à force de m’être brûlée pour être vue du monde. J’m’éteins, j’m’allume, à répétition, jusqu’à ce que les mots m’enfument. Ils dévorent chaque parcelle d’âme pour s’faire une place, ils s’y logent aussi longtemps que perdure le drame. Y a d’la cendre sur l’papier. Ces douleurs enflammées, ces non-dits consumés, cette chaleur incontrôlée. Les mots s’échappent mais la fumée les rattrapent. Ils étouffent, s’écrasent, disparaissent. Quand l’étincelle jaillit, ils ressortent de leur lit. Prêts à ciseler, prêts à me dévorer. Ils lèchent mes sens et mordent mes yeux. Des larmes acides m’scient l’visage, j’sais pas quand elles cesseront. Je hurle de rage, ballotée par la pression. Y a d’la cendre sur l’papier. Un vrai carnage a eu le lieu. Traces noires et poussiéreuses collées à la blancheur de l’âme. Elles éclatent, tachent, stagnent. Vieux vestige d’un incendie imprévisible né de peurs invisibles. J’me débats, comme j’le peux. J’m’adapte, comme tu l’veux. En vain. Y a rien à faire contre l’destin. Y a d’la cendre sur l’papier. Parce que j’ai d’l’humanité plein la gueule. Parce que j’ai mal quand on m’engueule. Les larmes s’évaporent face à toute cette fumée d’orgueil. Le réconfort m’entoure de ses bras rassurants, j’ai plus peur quelques heures durant. Jusqu’à la putain d’étincelle qui, des ombres, sort pour éclater d’mille feux. Les démons font leurs aveux. J’sais plus quoi faire, j’sais plus quoi dire. Ces flammes m’engloutissent et m’asphyxient. J’me débats. Le temps s’arrête. Les yeux parcourent ces mots qui brûlent c’qui me reste de sérénité. Puis, les larmes séchées, j’fixe les ruines de ces pensées. Ces pensées consumées. Ces taches noires d’insécurité. Devenues poussières par la force de l’émotion brute que j’peux pas repousser. Ces vestiges d’efforts oubliés. Juste d’la cendre sur du papier. © Alicia Alvarez
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Ne t’en fais pas, j’me sens bien. Rien d’anormal ce matin. Pas d’cerveau en ébullition, pas de catastrophes d’émotions. Oui, ça leur arrive. Parfois, elles se taisent. J’me sens bien. Regarde, j’souris. C’est pas le bordel dans ma tête. Y a pas d’guerre, pas d’bataille. Pas d’galères, pas d’pagaille. Ne t’en fais pas, j’me sens bien. (En fait, rien ne va). La vie est une aventure. (Prends gare aux éraflures). C’est facile, étire les lèvres. (Ne sois pas trop mièvre). Profite du soleil, du beau temps et regarde tout ce que t’as. (S’il fait soleil, pourquoi j’ai cette gueule-là ?). T’es forte, tu vas y arriver. (Je suis nulle, je vais échouer). Comme à ton habitude, tu t’en sortiras. (Pourquoi croire en moi ?). Regarde d’où tu viens et ce que tu as accompli jusqu’à présent. (Pas moins d’échecs et de conflits pour autant…). Tu es humaine, tu fais des erreurs, ne sois pas trop exigeante avec toi-même. (Alors pourquoi me juge-t-on quand je suis moi-même ?). Si tu te sens jugée, rappelle-toi qui dirige ta vie. (J’dirige rien, là, je fuis). Tu es forte, je crois en toi et je t’aime. (Et si je tombe quand même ?). Tu te relèveras. (Et si j’y arrive pas ?). On se relève toujours. (Encore le même discours…). Et quand on croit qu’il n’y a plus d’espoir, repense à tous ces moments où tu as pensé pareil. (Dois-je, envers et contre tout, dissimuler ma peine ?). J’secoue la tête, je fais face aux autres. Ne vous en faites pas, j’me sens bien. C’est vrai. Quand je suis triste, c’est comme une bombe. Y a tout qui explose, boom, comme ça, et vas-y que ça me déchire tout bas. Malgré l’soleil, l’orage m’ébranle. J’ai envie de dire que j’m’en branle. Laissez-moi crever sous leur poids. Ces émotions m'apaisent parfois. Quand j’suis contente, c’est comme une bombe. Y a tout qui explose, boom, comme ça. Et vas-y que ça m’éloigne du bas. Laissez-moi me noyer dans leurs bras. © Alicia Alvarez
Photo d'origine : Laura Bourguignon Des fois, j'ai la sensation que j'suffis pas. Tu sais, c'est pas faute d'avoir essayé, de donner tout ce que j'ai, de déployer des efforts démesurés. On voit c'que j'fais d'mal, on nie c'que j'fais de bien. Labeur acharné à longueur de journée. On m'dit que j'dois croire en moi. Envoyer chier les choses qu'on dit tout bas. J'essaie, j'peux pas. Pourtant j'me bats. Chaque jour, un nouveau combat. Chaque jour, j'tombe encore plus bas. Parfois, j'me dis que c'est dur. Dur de satisfaire, dur de les faire taire, dur d'gagner ce combat de fer qui veut me mettre à terre. J'me démène, j'me déchaîne. On veut m'censurer, moi j'veux hurler. Toute ma colère, cette frustration que je tolère. Quand elle s'exprime, l'émotion prime. J'suffis pas. J'ai beau faire, j'ai beau être, j'réussis pas. J'm'approche à petits pas. Ces victoires n'attendent que ça. Mais j'y arrive pas. Dans vos têtes, elles sont trop loin pour moi. Laissez-moi, allez vous-en. Quand je parle, vous dites que j'mens. Ça m'épuise, ça me vide. Je suis qui je suis, ça ne va pas. J'évolue, toujours plus bas. Pour eux, pour toi. Je préfère me taire, on ne m'écoute pas. J'ai des choses à dire. Mon futur à construire. De gros projets à finir. Une vie à établir. Marre de subir, j'veux rire. Quoi que je fasse, ça empire. Cette sensation de ne pas suffire. © Alicia Alvarez
Tic tac, tic tac. Tu sors d'chez toi, le travail en tête. Automatique, cette mécanique. Elle parait faite et refaite. Faite et refaite chaque matin, chaque soir. Tu quittes le taff en tirant ta taff. Jettes ta clope sur l'trottoir. Elle s'éteindra peut-être dans l'noir. Tic tac, tic tac. Tu n'marches plus, même quand il a plu. Le sol est lisse, tu risques d'glisser. Mais quelle importance quand le monde est pressé ? Pas l'temps d'argumenter, pas l'temps d'expliquer. Si tu t'arrêtes, l'aiguille, elle, elle continue sa tracée. Tic tac, tic tac. Tu traverses au rouge, manque de peu la casse. Tu vois rouge quand l'temps te dépasse. Jambes flageolantes, impatientes. Mains trop tremblantes, impatientes. Dans une ville branchée sur ressort, t’as pas l'choix que de suivre la cadence. Mauvais coup du sort. Tic tac, tic tac. Et si tu t’arrêtais une minute ? Pour contempler les tags sur les murs, observer les fleurs, la nature. Te poser juste un instant, oublier le temps. Si tu entames cette course infinie, tu t’perds dans le déni. Déni d'toi-même, des autres, d'tes passions, d'tes moments d'évasion. Tic tac, tic - Horloge cassée qui a longtemps choyé ton insécurité. Tu tournes en rond, perdu sans les boulons. Prends une journée loin du bruit, loin de cette sale définition de la vie. Un instant loin du quotidien, un instant près d'tes cops' si bien. À ne pas courir après le temps, à ne penser à rien d'autre qu'au présent. © Alicia Alvarez
Photo d'origine : Laura Bourguignon Désolée. J'suis désolée. De te déranger, de trop te parler, de te monopoliser, de t'interrompre dans tes activités. L'ambiance retrouvera sa légèreté, j'me permettrai de blaguer. Je rirai seule, j'me sentirai nulle. Pour ça aussi, j'suis désolée. Désolée. J'le contrôle pas, il sort comme ça. On dit souvent "qui ne dit mot consent" mais dans mon cas, tu peux être sûr qu'il y en aura toujours un durant les blancs. Je m'excuse du silence qui s'installe, de me retrouver seule avec toi. J'ai sûrement peur, j'me dis parfois que j'te mérite pas. Désolée. J'suis désolée. D'oser te parler, de soutenir ton regard, de te gêner dans tes occupations. « Arrête de t'excuser », me répond-t-on. Je le sais, mais c'est comme ça. Ce mot m'arrache la bouche malgré moi. Désolée. J'suis désolée d'être là. Je l'ai pas décidé, et j'sais pas comment on avance d'un pas décidé. Manque de confiance, manque de prestance. J'excuse carrément mon existence. Désolée. Ce mot utile, bien dosé, fait preuve de culpabilité. Si tu l'penses pas, ne l'prononce pas. Si tu l'dis à foison, ne l'pense pas toujours avec conviction. Amour, confiance, affirmation. On s'excuse pas de respirer, on s'excuse d'avoir merdé. © Alicia Alvarez
Photo d'origine : Préscilia Beyer Eh toi, l'enfant seule ! Oui, toi là-bas. Tu m'fais chier. Tu respires trop, tu parles trop, t'existes trop. Et si tu disparaissais un instant ? À la marche, au trot. Toi qui vois, mais dégage dans l'fond, au bout d'la classe, là où tu n'pourras plus faire de casse. Quand j'te vois débarquer dans la cour, je rigole d'avance. J'prépare les meilleurs ragot, ficelés durant ton absence. J'raconte que tu ne connais pas la douche, que tu vis dans un autre monde. Ta gueule, surtout, ne réponds rien. Même les profs resserrent les liens, te censurent la bouche. Moi j'me marre, ça m'fait rien. Quand j'sortirai du car, mes parents m'feront des câlins. T'es moche et t'oses donner un avis ? Non mais t'as vu ta gueule d'ahurie ? Va te cacher, te suicider, ici c'est la réalité. Entre deux cours, j't'observe d'un air vicieux. T'as une petite moue, des lunettes qui te mangent les yeux. Quand tu lèves la main pour poser une question, j'y vois une autre occasion. Je m'exprime d'une voix claire : « Faut être belle pour être hotesse de l'air. » Évidemment, ça ne suffit pas. Les non-dits, les quiproquos, les coups bas. Jalousie, ignonimie, tu penses à demain en subissant aujourd'hui. Réseaux sociaux, hashtag #KO, rumeurs à gogo, messages à chaud, j'te retourne à 1-0. Parait que ta saveur préférée, c'est l'escalier. Et que quand tu montres tes bleus au directeur, il minimise la couleur. Faudra pas qu'il s'étonne le jour où tu hurleras sur le sol et que tu regarderas tout l'monde comme une folle. T'as ployé plusieurs fois l'genou sous les mots et les coups. Pourtant t'arrêtes jamais. T'arrêtes jamais de t'exhiber, te montrer, t'exprimer, exister. Ça nous agace, on veut que tu te taises. Si tu dis rien, y aura pas d'malaise. Blabla et excuses à répétition. Certains profs t'écoutent, mais on s'en fout : tu nous dégoûtes. Eh toi l'enfant seule ! Oui, toi, là-bas. C'est de ta faute si on t'aime pas. Adapte-toi, transforme-toi, renonce à toi. En restant sur tes positions, tu les incites à t'comparer à un camion. Ils y peuvent rien, c'est peut-être toi qui prends les choses à cœur. J'ignore tes malheurs, tu surestimes ta douleur. T'inquiète, quand tu quitteras la classe, y aura pas de rancœur. J'dirai juste à tout le monde à quel point tu pleures. Eh toi l'enfant seule ! Oui, toi, là-bas. Permis d'faire de toi une tare, et ce du matin au soir. J'sais pas encore si j'regrette de t'avoir humiliée, insultée, poussée, giflée, cognée. Dévisagée, comme une moins que bien. Rejetée, comme une moins que rien. T'es la bête noire dénuée d'intelligence. Nous, on t'écrase sous une effusion de violence. Et puis un soir, j'me regarderai dans le miroir. J'ressentirai une pointe de regret. T'auras peut-être grandi depuis, jeune fille affirmée, aguerrie. Tu vivras pleinement ta meilleure vie. Et moi, j'serai là, à me dire qu'c'est trop tard. J'prendrai peut-être conscience que nous étions de vrais connards. © Alicia Alvarez
Photo d'origine : Laura Bourguignon J'veux que tu m'laisses porter ma valise. Même s'tu vois qu'elle m'épuise. Détourne tes yeux d'ma chemise. J'la mets pas pour qu'tu salives. J'veux me promener. Errer dans les rues. M'arrêter, contempler. Mets pas l'beauf avant la charrue. Pour qui tu te prends ? On est pas tous comme ça. De gros porcs en rut, gros porcs en rue, gros porcs en vue. Moi, j’suis différent, bienpensant, très charmant, tu m’attires juste comme un aimant. Ta présence m’oppresse. Ramène tes potes, assieds-toi, sois bien à l’aise. Dans mes yeux, tu verras toute ma détresse. J’en peux plus d’être une fille, une sœur, une nymphe. Dans tes yeux, je verrai toute ton ivresse. Si j’réponds, j’serai ta déesse. Si j’t’ignore, j’serai une pute. Tu baisses les yeux quand j’te parle, mais j’t’intimide pas. J’sais bien ce que tu mates, mates, mates. Tes sifflements, ton haleine, ta voix d’grotte, j’oublie rien. J’accélère sur le chemin. J’me retourne pas, c’est fini, t’as joué, t’as perdu. J’suis pas ta déesse, non, mais j’suis bien une pute, oui. Toujours l’même refrain, je l’entends pas, je l’entends plus. J’veux m’sentir belle. Sans qu’tu penses avoir des droits. M’assumer, et que j’m’ensorcèle. Bas les pattes, j’t’appartiens pas. T’es bonne, j’aime ta tête, j’aime tes formes. Si t’ouvres la bouche, j’veux pas que tu parles. Même si t’as une belle voix, c’est pas que j’veux pas, c’est que j’t’écoute pas. Reste à ta place, sois fille, sœur, nymphe, et tais-toi. Toute façon, t’exagères. Nous, tout ce qu’on veut, c’est que tu gères. Être parfaite, pas factice. Naturelle, sans artifices. Si tu souris, faut pas que ça craque. Si tu ris, faut pas que ça crie. Sois gentille, affirmée, mais laisse-moi te toucher. Lisse. Docile. Calme. Sauvage. Douce. Fragile. Mais élégante. Épaules solides. Chute libre. Si tu tombes, j’veux te rattraper. T’as pas ton mot à dire parce que j’sais que face-à-face j’peux te charmer, tu vas vriller. Même si t’as une belle voix, c’est pas que j’veux pas, c’est que j’t’écoute pas. Absence d’avis, sentence à vie. T’es peut-être une sœur, une nymphe, mais pour le monde tu restes une fille. J’veux me promener. Errer dans les bars. Danser, rire, cuver. Sans qu’tu me dévores du regard. Si t’es un inconnu, c’est bien connu, t’es qu’un troufion de plus sur la liste des glandus. Des teubs, j’te rassure, j’en ai déjà vues. Internet est là pour ça, pas besoin d’descendre en rue. Si t’es l’boss, c’est plus tendu, t’es pas qu’un inconnu, mais peut-être marié et père à tes heures perdues. Un appel dans l’bureau, couteau sous la gorge. Perdre le boulot ou défaire le soutien-gorge. Des gars comme toi, j’en vois plein. Au lavoir, sur l’trottoir, dans le noir. Toujours l’même refrain, la même histoire. J’veux m’sentir forte. Sans qu’tu me dises où s’trouve ma place. M’élever, et sans escorte. Dégage de là, j’sais garder la face. T’es bonne, j’aime ta gueule, j’aime ton corps. Même si t’as une belle voix, c’est pas que j’veux pas, c’est que j’t’écoute pas. Reste à ta place, sois fille, sœur, nymphe, et tais-toi. Toute façon, t’exagères. Nous, tout ce qu’on veut, c’est que tu gères. Être parfaite, pas factice. Naturelle, sans artifices. Si tu souris, faut pas que ça craque. Si tu ris, faut pas que ça crie. Sois gentille, affirmée, laisse personne te toucher. Lisse. Docile. Calme. Sauvage. Douce. Fragile. Mais élégante. Épaules solides. Chute libre. Si tu tombes, j’te laisse te relever. Regarde-moi, j’sais que j’peux te charmer, tu vas craquer. Tu n’vas rien dire, poupée. Même si t’as une belle voix, c’est pas que j’veux pas, c’est que j’t’écoute pas. Condition anesthésiée, Opinion euthanasiée. T’es peut-être une sœur, une nymphe, mais pour le monde tu restes une fille. © Alicia Alvarez
Photo d'origine : Laura Bourguignon Dis-moi... comment on s'aime ? Moi j'sais pas, j'ai pas l'manuel. J'sais pas. Mais j'essaie parce que, l'air de rien, tout m'émerveille. Les gens éclipsent de leur lumière les ombres que j'vois chez moi. Pour que j'avance, pour que je traverse. Et moi, est-ce que je brille ? Dis-moi... comment on s'aime ? Moi j'ai jamais su, on me l'a pas appris. À l'école, dans la rue, dans la vie. On m'a juste formé au silence. C'est pas ainsi qu'on brille. Moi j'ai des goûts particuliers. Particuliers, ces goûts moins affirmés. J'les affiche pas, j'en parle pas. À quoi ça sert ? J'suis peut-être pas faite pour ça. Mais dis-moi, pourquoi je m'aime pas ? J'attends qu'on le fasse pour moi. Je devrais savoir pourtant qu'ça marche pas comme ça. Regarde mes cicatrices, et prends ton temps. La douleur ne disparaîtra pas maintenant. Elles me rappellent ma décadence, la dame qui danse, le déni et ma transe. Si elles s'arrêtent, ne les suis pas. Elles pourraient t'raconter tout ce que j'te dis pas. Dis-moi... comment on sème ? Moi j'sais pas, j'ai pas les graines. Prends soin de toi, ne t'oublie pas. Toutes ces choses que j'me dis pas. Moi j'ai des blessures d'avant, de l'époque où je pleurais maman. J'les croyais condamnées à vie. Elles éclosent, ces fleurs sanguinolentes, amaryllis dans l'attente, sans se soucier d'la douleur. L'sang dégouline sur les tiges, le rouge est ma couleur. Pourtant, j'le sens, je rebondis. Quand j'm'émancipe, la roche s'effrite avec douceur. Dis-moi, si tu m'avais dit comment on s'aime, que s'rait-il passé ? Passé hanté qui, maintenant, me distance. Fallait pas d'manuel, pas d'graines tombées du ciel. J'assume mes goûts, tout mon chemin. Et même si j'saigne, je m'aime, j'aime, sans gêne. Suffit juste d'rester soi-même. © Alicia Alvarez
Photo d'origine : Laura Bourguignon J'ai proposé ce texte pour le concours du mois appelé MicroSecret sur Sweek. Il fait en tout et pour tout 250 mots pile. Il a été déclaré comme étant le texte gagnant du concours #MicroSecret ! Merci beaucoup aux ambassadeurs Sweek. ♥ • Genre : Nouvelle érotique. • Couverture : Badge gagnant MicroSecret. • Édition : Prévue dans un recueil Sweek. Bonne lecture !
Des palpitations grésillent en moi quand tes doigts effleurent mes reins. Que c’est bon de te sentir à mes côtés. Je m’allume sous tes caresses qui, avec maîtrise, activent les mécanismes de ma jouissance. Tu ne comprends pas… Mais ce contact m’enflamme tout entier. Si tu savais comme j’attends avec impatience nos retrouvailles. Quand je suis loin de toi, le feu n’est plus, je me sens seul, abandonné dans le liquide de mes larmes froides et sans saveur. On dit pourtant qu’elles ont un goût salé, mais les miennes, stagnantes, demeurent ternes, sans une once d’acidité. Il y a peu, tu as décidé de t’éloigner. Les gens te disent que je suis malsain, que je te fais souffrir… Pourquoi les écoutes-tu ? Ma vie n’est rien sans toi. Nous pouvons continuer cela en secret. Ta bouche me manque, même si je n’ai jamais eu l’occasion de m’y attarder. Je n’ai fait que l'observer, puisque je te partage avec elles. Tu préfères la leur réserver. Je ne t’en ai jamais tenu rigueur. Alors, pourquoi prends-tu de la distance ? Et tes mains… J’aime quand elles m’enserrent, quand elles me tiennent contre toi, que ta chaleur irradie tout mon être ! Au point d’exploser, de perdre toute notion du bien et du mal ! Je pourrais brûler tes rideaux, ta maison, tout dans son sillage, sous la ferveur de la passion lancinante qui me ronge ! S’il te plaît… Reviens vers moi. Rachète des cigarettes et sors-moi de ce foutu placard. De base, c'était un texte pour un test de français avec mots imposés. Seulement, j'ai aimé l'écrire, et j'ai eu 20/20, alors j'ai décidé de vous le poster ! • Genre : Drame. • Couverture : Modèle : Iwan Rheon (acteur). Typographie : moi. • Édition : non prévue. Bonne lecture !Je n'aurais jamais dû me tenir là. Elle n'aurait jamais dû finir comme cela. Homme grand et endeuillé, je me tiens droit, les bras croisés derrière le dos. Mon regard est fixé sur cette scène morbide, où des porteurs conduisent son cercueil. Cette boîte en bois brun et revêche contenant ma femme. Je suis triste... Non ! Chagriné ! Jamais je ne pourrai l'oublier. Elle était si belle et pétulante, toujours souriante, en pleine forme... Vive, loin d'être une personne amorphe comme son cadavre le laisse paraître, elle savait profiter de la vie. Son caractère versatile, la rendant souvent indécise, faisait fondre n'importe qui. Elle accomplissait toujours ses tâches et ses objectifs avec passion, célérité et perfectionnisme. Un sourire étire mes lèvres. Nos baisers chastes comme sensuels, ses mains sur mon corps, mon corps contre le sien, la corrélation de nos sentiments... Jamais nous ne revivrons ces moments d'émotions. Tout cela est de ma faute. Aucune preuve tangible ne viendra le confirmer, certes. Mais le dilemme était bien là ; j'ai dû faire un choix. J'aurais pu, Ô oui, j'aurais pu lui laisser l'occasion de s'amender, de prendre moi-même le temps de pardonner son horrible adultère. Je suis pacifiste, je ne prône pas la violence. Je ne suis pas belliqueux... Alors, pourquoi? Pourquoi l'ai-je tuée? |
Index• D'la cendre sur l'papier – 2022
• J'me sens bien – 2022 • De trop ou pas assez – 2021 • Tic Tac – 2021 • Désolée — 2021 • L'enfant seule – 2021 • Mademoiselle – 2021 • Dis-moi... comment on s'aime ? – 2021 • La ferveur de ma passion – 2018 • • Pensées larmoyantes d'un jeune fou – 2016 • |