Il y a des années, j'enviais beaucoup les personnes motivées qui parvenaient à se dégager du temps pour faire leurs séances de sport et cuisiner des plats healthy. Quelque part, je rechignais à le faire : moi, ça ne me convient pas, ce style de plat ne m'intéresse pas, ou encore la fameuse excuse du temps que j'employais pour ne pas faire de sport (car j'avais la flemme et je détestais ça dans le fond, merci les cours de gym à l'école !). Je parle d'excuse ici dans mon cas à moi, car au final je me suis très vite rendu compte que dans ma situation, ce n'était pas un réel manque de temps mais une mauvaise gestion de temps et un défaut dans la structuration de mes priorités. Précision : Je détestais réellement ça et je ne supportais pas qu'on me dise tout ça, parce que ça me donnait l'impression que je manquais de volonté, que je ne faisais pas d'efforts. Je précise juste que ce n'est pas parce qu'on ne fait pas tout ça qu'on est moins bien, qu'on manque de volonté ou qu'on ne fait pas d'efforts ; on déploie des efforts dans ce qu'on aime et dans ce qui nous fait vibrer. À l'époque, je focalisais toute mon énergie dans l'écriture. Aujourd'hui, j'ai structuré cette énergie pour l'utiliser dans d'autres domaines, et c'est un choix personnel qui ne mérite pas le jugement d'autrui. Rome ne s'est pas faite en un jour Il est important de rappeler une chose essentielle : on ne se réveille pas un matin en se disant qu'on a une vie « healthy ». D'ailleurs, c'est un terme très précis. Quand je le lis, j'ai la sensation qu'on doit à tout prix éviter le sucre, les matières grasses, boire uniquement de l'eau, supprimer le chocolat, et j'en passe. Je le répète, je ne suis pas diététicienne ou médecin, je partage ici uniquement mon expérience et ce que j'en tire aujourd'hui, étant atteinte du trouble de la colopathie fonctionnelle (côlon irritable) et de quelle façon mon nouveau rapport à l'alimentation et au sport m'ont apaisée et apporté beaucoup de positif. Tout a commencé fin 2019, quand j'ai repris mes études de Communication après une année sabbatique. J'étais dans mon appartement étudiant quand, soudain, des douleurs abominables m'ont clouée au lit. J'avais très mal au ventre, sans parler des soucis de digestion qui y étaient liés. Je me suis rendu chez un médecin et ses indications m'ont percutée de plein fouet : une semaine de diet, sans soda et avec pas mal de restrictions. Tout de suite, je me suis dit que c'était horrible et que je ne voulais pas vivre un quotidien où je devrais me restreindre tout le temps... Alors j'ai suivi ces conseils. Après tout, je suis jeune. Il est encore temps de changer la donne. J'ai arrêté le coca pendant 2 semaines entières, alors que j'avais l'habitude d'en boire une moyenne de 1,5L par jour. Je ne buvais que du pétillant et je détestais l'eau. Je ne comprenais pas comment on pouvait aimer ça, d'ailleurs... Au bout des 2 semaines, je suis retournée chez mes parents et j'ai essayé de boire une bouteille de 25 cl de coca. C'est avec surprise que j'ai constaté que le goût me faisait grimacer et que j'étais incapable de finir ma bouteille... À l'heure où je vous écris ces lignes, il m'arrive d'en boire occasionnellement et, selon les périodes, ça peut être une cannette tous les deux jours où rien pendant plusieurs semaines... Et c'est en arrivant à ce stade que j'ai compris que l'alimentation ne devait pas être une contrainte mais un plaisir et que c'est en comprenant ce qu'on ingurgite qu'on arrive à trouver un équilibre. Maintenant, j'adore l'eau. J'en bois beaucoup plus qu'avant. Arrêter de prendre une si grande quantité de soda m'a fait perdre 6kg en un mois, et mes crampes intestinales ont peu à peu diminué. J'ai décidé d'écrire cet article parce que, récemment, plusieurs personnes m'ont dit qu'ils aimaient bien voir les plats que je faisais sur mes réseaux sociaux, et le mot healthy est justement sorti. J'ai cligné des yeux plusieurs fois, avec cette sensation d'avoir atteint un style de vie que je ne me croyais pas capable d'atteindre. Quand on me complimente sur ma ligne, je remercie toujours les personnes douces et, en même temps, je me remercie moi-même, parce que je sais que ça ne vient pas de nulle part (il y a la morphologie, c'est clair, et dans mon cas je m'estime chanceuse de perdre aussi vite du poids, mais a contrario je peux en prendre très vite aussi). Je ne vais pas vous écrire un long article sur ma vie car je pense que ce n'est pas le but. En revanche, ci-dessous, j'ai rassemblé les étapes clés qui m'ont permise d'en être où j'en suis aujourd'hui. Bien entendu, ce n'est pas parfait, ce n'est pas 100% optimal, mais ça me convient, et je crois que c'est le plus important : que ça me convienne à moi et que ça vous convienne à vous. 1 – Arrêter le pétillant et m'hydrater davantage C'est là que tout a démarré, alors c'est la première étape. Je ne bois des boissons sucrées et non pétillantes que lors de mes repas (Fuzetea, May Tea, jus de fruits et thés glacés pas forcément industriels), parce que je n'aime pas tourner à l'eau quand je mange. Il m'a fallu trouver un compromis pour ne pas tomber dans la restriction et kiffer mes repas, sans forcément faire du mal à mon système digestif. De temps en temps, je m'autorise une boisson pétillante (notamment quand je décide de manger fast food, parce qu'être healthy, c'est aussi pouvoir s'autoriser des écarts sans culpabiliser). 2 – Faire un bilan de mon régime alimentaire Quand j'ai commencé à vivre seule, je me suis demandé ce que j'aimais réellement manger. Ma mère nous cuisinait de très bons plats et, pourtant, cela ne me convenait pas. Ainsi, j'ai pu apprendre beaucoup de choses sur moi-même, comme le fait que je n'aime pas spécifiquement la viande rouge (sauf quelques exceptions), qu'il y a des phases dans ma journée où je vais privilégier le salé au sucré et inversement, que j'aime boire du sucré quand je mange, etc. En fonction de ce bilan, j'ai réfléchi à mon alimentation et ai pu restructurer mes habitudes. J'adore petit déjeuner mais je manque de temps ? Je prépare des pâtisseries un jour où j'en ai et je mange des biscuits du magasin que j'apprécie avec mon café/thé en quantité raisonnable. Je m'arrange pour avoir, sur ma semaine, le minimum de repas contenant de la viande. Et si j'ai vraiment envie, car ça peut arriver quand on est flexitarienne, je fais en sorte que ce soit de la viande blanche, du poisson, des crustacés... La viande rouge reste très rare, présente, mais très rare. 3 – M'écouter Être attentive à mes besoins, ça a été un travail de longue haleine... Néanmoins, ce travail paie. En apprenant à m'écouter, j'ai appris à discerner les moments où ma faim était une envie, non pas un besoin (et inversement). J'ai pu me nourrir aux moments où mon corps le réclamait réellement, ce qui m'a permis d'éviter les crises de grignotage que j'avais auparavant (bonbons, chips...). Maintenant, si j'ai un petit coup de faim entre deux repas, c'est assez exceptionnel et j'alterne entre quelque chose de sain (souvent un fruit comme une banane) ou des légumes (avant le repas, en guise d'entrée, soit sous forme crue, soit sous forme de jus, comme le jus de tomate). Et quand j'ai vraiment envie de manger des chips, je m'arrange pour en acheter au rayon bio, il y a des crackers et des chips aux légumes excellents, ainsi que des fruits à coque délicieux (vive les noix de cajou !). 4 – Diminuer le lactose Dès que je buvais du lait ou mangeais un plat avec de la crème, je pouvais rester souffrante au lit durant des heures, voire des jours. J'ai alors décidé de réaliser un test de lactose à l'hôpital... Tout ça pour qu'on me dise que je ne suis pas intolérante. Je trouvais ça bizarre, parce que ça me mettait vraiment mal ! Même si le bilan indiquait une tolérance, j'ai quand même souhaite diminué le lactose en optant pour du lait qui n'en contient pas (mais qui a le même goût que le « vrai ») ou encore du lait de soja, d'amande, de vanille... qui sont super bons ! Après, c'est selon les goûts ; quand je veux boire du lait seul ou manger des kelloggs, j'adore le basique sans lactose, mais dans le café, je kiffe le lait d'avoine et le lait d'amande. D'ailleurs, je ne bois que des cafés dits « vegans » car ils sont moins lourds pour mon système digestif. En revanche, je m'autorise le fromage et certains plats avec de la crème, toujours avec modération, bien entendu. Quand c'est bien dosé, ça évite aussi les trop gros gonflements du ventre, sans pour autant se restreindre. 5 – Cuisiner On ne peut pas rééquilibrer son alimentation si on a pas un minimum d'emprise dessus. Personnellement, j'ai pu réaliser toute l'ampleur de ce que je mangeais que quand j'ai commencé à cuisiner seule. Et non, ce n'est pas réservé qu'aux gens qui savent... Je n'avais jamais tenu une spatule quand je m'y suis mise, ayant toujours été surprotégée dans mon enfance. Je savais à peine me chauffer des pizzas au four et des plats surgelés au micro-ondes. Mais j'ai appris. Et pour apprendre, j'ai commencé par me procurer des recettes, sous forme de livres et de pages web, puis je me suis mise aux box de nourriture avec Hello Fresh et Quitoque. Cela demande un certain budget, alors ce n'est pas évident, surtout dans un contexte de vie estudiantine. Mais quand j'étais aux études, je cherchais aussi des liens pratiques pour des recettes simples et healthy sans forcément beaucoup d'ingrédients chers... Maintenant que j'ai un salaire, je compte continuer les boxes Quitoque parce que c'est plus pratique pour moi : les produits sont locaux, les emballages recyclables et les quantités parfaites pour moi. Et comme on sélectionne les recettes qu'on veut soi-même, je peux ainsi agencer ma semaine de sorte à avoir 2 fois de la viande, 1 fois du poisson et 3 fois des légumes, ou parfois uniquement des plats végés, tout dépend un peu de ce qui est proposé. Quelques liens pour aller plus loin...
6 – Jeûner quand j'en ressens le besoin La plupart du temps, ce rééquilibre fait du bien à mon corps. Malheureusement, des fois, ça peut ne pas suffire. Des crises peuvent encore se déclencher. Dans ces moments-là, je fais très attention... Et je peux, durant quelques jours, faire une cure à l'aide d'un jeûne intermittent. Cela ne veut pas dire que je cesse totalement de manger ou de boire ; au contraire, je mange ce dont j'ai besoin entre deux tranches horaires et je tourne à l'eau le reste du temps. Je m'arrange pour associer le jeûn aux heures de sommeil. Comme je dors 8h, selon les horaires que je me fais, je peux faire ce jeûn durant 12h au minimum, 20h au maximum. Mais ce n'est pas tous les jours et c'est vraiment quand mon corps en a besoin. Faites bien attention avec ça, surtout pour les 20h : il ne faut jamais le faire d'un coup comme ça ! C'est important de s'entourer d'un(e) professionnel(le) du milieu médical et de bien préparer un aussi gros jeûn. 7 – Me mettre au sport Sachez que cette étape a été la plus difficile pour moi... Comme je vous ai dit, je détestais ça de tout mon être. Les cours de gym à l'école n'ont rien arrangé. Malgré le TDAH qui me rend très hyperactive, je suis une adepte de la vie pantouflarde et flemmarde, avec un trop plein de procrastination. Autant vous dire que commencer un truc régulier, à tenir sur la durée, qui me demande de bouger mes fesses, me paraissait impossible. Mais comme je disais plus haut, Rome ne s'est pas faire en un jour... Avant de vouloir commencer plein de trucs en sport, j'ai d'abord commencer à travailler sur ma régularité. Voilà pourquoi, durant 3 mois, 4 à 5 jours par semaine, j'ai associé une routine de sport au moment de la douche. Je me disais : avant de prendre ma douche, je fais un peu d'exercices. Les premières fois, ça a duré 5-6 minutes, puis j'ai atteint 10 minutes, puis 15 minutes... Un jour, j'ai atteint 17 minutes. Ce n'est pas grand-chose, vous allez me dire. Et c'est ce qu'on me disait tout le temps. Mais je m'en foutais. Pour moi, c'était une victoire et j'en étais fière, parce que je n'ai rien lâché durant 3 mois. Ce qui m'a fait arrêter, c'est le Covid, mais ça c'est une autre histoire... Aujourd'hui, je suis inscrite à une salle de sport, chose que je n'aurais jamais pensé faire un jour, par manque de courage et de flemme. Et surtout par peur de perdre mon fric. Mais au final, j'adore y aller, et maintenant mes séances durent entre 45 et 60 minutes, même si je fais ça 2 fois par semaine à cause de mon travail. Du coup, je m'arrange pour marcher quand je le peux, monter les escaliers et les escalators, etc. En conclusion... Fait est mieux que parfait.
Et des gens qui jugent, il y en aura toujours. Moi, j'ai décidé d'arrêter de les écouter et de calquer mes efforts à mon rythme pour ne pas risquer de me dégoûter et de tout abandonner. Quand on sait d'où l'on vient, il est plus facile de ne pas perdre de vue la destination que l'on souhaite atteindre. Mais il est important de se souvenir que le plus précieux se cache dans le moment présent : je préfère reporter une séance de sport si je sens que je ne m'y plairais pas car je suis fatiguée ou malade plutôt que me forcer, je préfère manger mes desserts après chacun de mes repas car je sais qu'on ne vit qu'une fois et que je fais attention au reste.... J'ai acquis un mode de vie que des personnes qualifient de healthy et, grâce à elles, je vois enfin où j'en suis par rapport à avant. Je réalise ces efforts. Sur le côté, j'ai des défauts : addiction à la cigarette et rongement d'ongles, des habitudes néfastes mais confortables pour me permettre de combattre l'anxiété, desquelles je tente de me détacher lentement, mais sûrement. Pour moi, un mode de vie healthy l'est à partir du moment où vous vous trouvez là où vous vouliez être, dans une sorte d'équilibre entre la réalisation de vos envies et le respect de vos besoins. Il existe autant de méthodes que de personnes, mais si cet article peut vous aider à en essayer quelques-unes et que cela vous aide comme ça m'a aidée, alors j'en serais heureuse. Merci d'avoir lu. N'hésitez pas à me partager vos expériences par commentaires !
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