Après une longue absence, me voici de retour, pour vous jouer un mauvais tour ! Comme vous avez pu le voir dans l'intitulé, je vais vous parler des faiblesses de style. Plus particulièrement des adverbes, des participes présents et des verbes faibles. Ou comment rendre son texte beaucoup plus fluide. Attention, ne quittez pas, cet article peut s’avérer important dans l'affinement de sa plume et sa recherche de style. Déjà, il faut savoir que surcharger son texte d'adverbes, de participes présent et de verbes faibles est une très mauvaise idée. Ce « trio des enfers », comme je l'appelle, c'est le meilleur moyen d'alourdir votre texte et de le rendre indigeste. Depuis que je connais cette règle, ma vision de l’écriture a changé. De plus, si vous regardez sur Internet (via notre ami Google), vous remarquerez que beaucoup de sites de conseils (tenus par de grands et petits noms) sont d'accord avec cette règle et tentent au maximum de l'appliquer sur leurs récits. Il ne s’agit pas de les bannir, mais bien de les réguler. 1— L'Adverbe : Selon le Larousse : Mot invariable qui modifie qualitativement ou quantitativement le sens d'un verbe, d'un adjectif, d'un autre adverbe ou d'un nom, ou bien qui sert à affirmer, à nier ou à interroger. Exemple : Céline se rend rapidement à ses cours de maths. Le mot « rapidement » est un adverbe. Dans cet article, je parle surtout des adverbes se terminant par –ent, car ce sont eux les pires. Certaines personnes demandent le bannissement des adverbes, mais je n'irai pas jusque-là. Vous avez le droit d'en mettre dans votre texte, mais veillez à ne pas en abuser. Pourquoi ? Parce qu'un adverbe, c'est incontestablement long (vous avez vu ?). Par cette longueur, il allonge vos phrases et les alourdit dans certains contextes, surtout ceux que l’on souhaite dynamique. On se dit qu’en mettent plein d’adverbes, on montrera au lecteur que le personnage se dépêche, se bat, esquive une attaque… En fait, pour ce type de scène, le mieux est de ne pas en mettre du tout. Jouez avec les verbes, cherchez des formulations plus originales. Vous gagnerez en fluidité, et vos lecteurs préféreront votre scène de combat mythique avec le moins d’adverbes possibles ; ils seront même plongés dedans ! J’ai placé ici trois adverbes en –ent : Céline se rend rapidement à ses cours de maths. Évidemment, au vu de son retard, son professeur ne l'a pas ratée, et elle devra inévitablement se rendre dans la salle d’étude pour subir ses heures de colle. Je réécris ma phrase en les retirant : Céline se précipite vers ses cours de maths. A vu de son retard, son professeur ne l'a pas ratée, et elle devra se rendre dans la salle d’étude pour subir ses heures de colle. (Si vous ne voyez pas la différence, lisez la phrase à haute voix !) Pour éviter une surcharge dans le texte, surveillez la fréquence de vos adverbes, mais ne les supprimez pas tous pour autant. Certains de ces termes sont utiles et apportent des informations à votre récit. Il faut juste faire très attention à ne pas en glisser à tout-va. Pour fluidifier votre roman, vous pouvez reformuler vos phrases à l'aide de tournures plus élégantes et enrichir votre vocabulaire. Ce sont des méthodes très efficaces ! 2— Le participe présent : Le Larousse m'a abandonné (ce traître !), mais ce n'est pas grave, parce que je me sers de L'OBS pour vous fournir la définition du participe présent : Le participe présent fonctionne comme un adverbe invariable sauf s'il est employé comme un adjectif, et s'accorde alors en genre et en nombre avec son sujet. Le participe présent a toujours pour suffixe -ant et est invariable. Exemple : Céline attend ses parents en sautillant. Le terme « en sautillant » représente le participe présent. Certaines personnes demandent le bannissement des participes présent aussi, mais je le répète : les bannir n’est pas une solution non plus. Vous avez le droit d'en mettre dans votre texte, mais veillez à ne pas en abuser, c’est tout. Comme les adverbes, quoi. Ces deux-là sont très copains. La preuve, c'est que la définition du participe présent précise qu'il fonctionne comme un adverbe. Ce que j'ai dit sur eux s'appliquent alors sur les participes présents également. Pourquoi surveiller les participes présent en plus des adverbes ? À l'instar des adverbes, ils alourdissent les phrases et pénalisent votre style. Du coup, vos lecteurs peuvent se retrouver freinés dans leur lecture, si le roman que vous leur servez s'avère truffé de « marchant » « parlant » « chantant » « regardant » etc à toutes les lignes ! Pour éviter de surcharger votre texte de participes présents, il existe pas mal d'alternatives. Une bonne dizaine, si je ne m'abuse. Êtes-vous prêts à en prendre connaissance ? Go ! (Je précise que ces dix solutions me viennent du site À propos d'écriture, si vous souhaitez y faire un tour, cliquez ici). Pour éviter les participes présent, vous pouvez remplacer par : 1. Une préposition + un nom Exemple : — En s'entraînant davantage, Céline deviendra la meilleure élève de la classe. — À force de s'entraîner, Dorothée deviendra la meilleure élève de la classe. 2. Un nom en apposition Exemple : — Cette nouvelle découverte, ayant nécessité un travail sur soi monumental, marquera à jamais les souvenirs de Céline. — Cette nouvelle découverte, aboutissement d’un travail sur soi monumental, marquera à jamais les souvenirs de Céline. 3. Un nom sujet du verbe principal Exemple : — En faisant ce cours de tir à l'arc, elle a découvert de nouvelles techniques. — Ce cours de tir à l'arc lui a fait découvrir de nouvelles techniques. 4. Un participe passé Exemple : — Ayant fini ses heures de colles, Céline peut passer à autre chose. — Ses heures de colles finies, Céline peut passer à autre chose. 5. Par un infinitif, parfois précédé de « à» ou de « sans » Exemples : — Céline quitte le dortoir en parlant de rien. — Céline quitte le dortoir sans parler de rien. — Elle reste là des heures observant ses amis se trémousser. — Elle reste là des heures à observer ses amis se trémousser. 6. Un complément à valeur descriptive si le participe présent évoque un geste, une attitude, un comportement Exemple : — Elle implore son amie en se mettant à genoux. — Elle implore son amie à genoux. 7. Une proposition relative. Exemple : — Certains élèves, oubliant les règles de sécurité, se tiennent trop près du vide. — Certains élèves, qui oublient les règles de sécurité, se tiennent trop près du vide. 8. Une proposition circonstancielle Exemple : — N'en pouvant plus, Céline décide d'abandonner son devoir pour aujourd’hui. — Comme elle n'en peut plus, Céline décide d’abandonner son de voir pour aujourd’hui. 9. Deux indépendantes coordonnées Exemple : — Ayant vaincu sa peur, Céline continue d’avancer. — La Céline vainc sa peur et continue d'avancer. 10. Deux indépendantes juxtaposées Exemple : — Sa mère insistant pour qu'elle étudie le droit, Céline se rend à une école spécifique. — Céline se rend à une école de droit, sa mère insiste pour qu'elle étudie cette matière. Bien entendu, il ne faut pas que votre changement rende la phrase plus lourde encore ! Si vous souhaitez garder certains participes présents, vous êtes dans votre bon droit, tant que votre récit ne s'en retrouve pas composé à 70%, ce serait ballot pour les rétines de vos lecteurs. 3— Les verbes faibles : Aussi appelés « verbes ternes » et « verbes passe-partout », les verbes faibles sont représentés par : « être, avoir, dire, faire, aller, regarder, voir, devoir, mettre, prendre, pouvoir » mais aussi « sembler, sentir, continuer... ». Certaines personnes demandent le bannissement des verbes faibles, mais il n'est pas nécessaire d'en arriver là. Vous avez le droit d'en mettre dans votre texte avec modération. Un peu comme les adverbes et les participes présent. Tout est question de dosage, à l'instar des cocktails ; quand on dose mal, le goût change. Dans ce contexte, c'est pareil, sauf que vous remplacez le goût par la fluidité. Ces verbes dits faibles rendent votre prose moins recherchée, vous pourrez même acquérir un style plutôt oral. En soi, ce n'est pas une mauvaise chose : beaucoup de romans au style oral peuvent fonctionner et vous faire passer un bon moment. Ce n'est pas ça, le souci. La véritable problématique est de savoir utiliser ses verbes ternes avec rythme. Pour alléger votre texte, rien de plus simple : traquez vos verbes passe-partout (ou éviter d'en mettre) en vous référant à la richesse de la langue française. Reformulez vos phrases, employez des synonymes, changez de perspectives. Et surtout, rappelez-vous : le lecteur n'est pas dans votre tête. Ce qui est logique pour vous ne le sera pas forcément pour lui. Exemple de phrase truffée de verbes ternes : Céline fait un pas en arrière. Elle voit Gérard qui semble se mettre en colère, les joues rouges et les poings serrés. Elle sait qu'elle n'a aucune chance contre lui. La jeune fille n'a plus qu'à abandonner, parce qu'elle est dans la mouise jusqu'au cou. Jamais elle ne gagnera. Il va la battre à plate couture ! Maintenant, bidouillons ce texte pour le fluidifier : Céline recule d'un pas. La colère s'empare de Gérard. Ses joues rougissent, ses poins se serrent. Elle sait qu'elle ne parviendra jamais à se défendre. La jeune fille comprend qu'il ne lui reste plus qu'à abandonner, parce qu'elle se trouve dans la mouise jusqu'au cou. Jamais elle ne gagnera. Il va la battre à plate couture ! Bien entendu, mes exemples (concernant les adverbes, les participes présent ou encore les verbes ternes) ne sont pas le St-Graal non plus. Vous pouvez créer vos propres combinaisons, amener un sens différent à vos phrases, construire des tournures fidèles à votre plume, votre façon d'écrire. C'est d'ailleurs comme cela que l'on trouve son propre style.
Dans cet article, je me base sur mon expérience et mon apprentissage, aidée par de nombreuses personnes adorables : des auteurs, des autrices, des correcteurs, des correctrices, des coachs littéraires, et j'en passe ! Pour vous écrire tout ceci, informations comme astuces, conseils comme exemples, je me suis aidée d'un outil précieux : Internet. Si vous doutez de votre plume, si vous souhaitez vous améliorer dans l'écriture, n'oubliez jamais qu'il est très important de faire des recherches. Cela ne vous rendra pas stupide, au contraire. Vous apprendrez et vous évoluerez ! J'espère que ce billet vous a plu ! N'hésitez pas à commenter ce que vous pensez de l'article dans l'espace réservé à cet effet.
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